Le CSTB a annoncé mardi l’officialisation de sa «base de données nationale des bâtiments» (BDND). Cet outil, qui a nécessité trois années de travail et impliqué une centaine d’experts, permet de cartographier les caractéristiques techniques des bâtiments construits en France. Grâce à cette base de données, les stratégies de rénovation énergétique à grande échelle sont plus efficaces. Elle a été développée dans le cadre du programme «Profeel», qui réunit des acteurs de la construction.
Qualifiée de «vision haute définition» du parc immobilier existant, elle est destinée à répondre aux «grands enjeux de décarbonation et de gestion des risques naturels» dans le secteur du bâtiment, deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre en France. Grâce à un algorithme, la base de données établit, pour chaque bâtiment construit en France métropolitaine, soit 38 millions de logements et près d’1 milliard de m² de locaux tertiaires, une «fiche d’identité» regroupant plus de 250 informations. Cette base sera actualisée chaque année pour suivre l’évolution du parc.
Des données précises pour chaque maison
La Base de Données Nationale des Bâtiments (BDNB) a été mise en place par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB). Elle répertorie les caractéristiques de plus de 26 millions de logements à travers la France. Parmi les informations recueillies, on compte l’année de construction, le nombre de logements et de mètres carrés, la morphologie et les équipements du bâtiment, les matériaux utilisés pour la construction, le type de chauffage, l’estimation de la classe énergétique et l’empreinte carbone. Les experts ont agrégé et croisé les données d’une trentaine de bases issues d’organismes publics nécessaires à sa constitution, et ont recours à des outils de traitement massif de données et d’intelligence artificielle pour compléter les informations manquantes.
Cette base a pour but de mieux connaître l’état du parc existant afin d’identifier les plus gros gisements d’économies d’énergie et d’aider les pouvoirs publics, les collectivités, les bailleurs sociaux ou foncières à choisir la stratégie de rénovation la plus efficace. Trois niveaux d’accès aux données ont été définis : le premier étant la «BDNB open» qui regroupe l’ensemble des données publiques et libres d’accès ; les deux autres sont à diffusion plus restreinte, car certaines informations sont confidentielles. Deux plates-formes, «go-renove-particuliers» et «go-renove-bailleurs», ont été mises en ligne et deux autres doivent suivre, dont une à usage des collectivités locales.
Le CSTB a élaboré une «feuille de route de décarbonation du secteur». Selon celle-ci, une rénovation globale de 20% des logements, en particulier ceux construits après-guerre, permettrait d’économiser 50% du CO2 émis.