Depuis la Réglementation thermique 2012, toutes les maisons neuves doivent obligatoirement faire appel à une énergie renouvelable. Si vous avez choisi un chauffage au gaz, le choix sera particulièrement large : panneaux photovoltaïques, chauffe-eau solaire thermique, ballon thermodynamique, pompe à chaleur et même le bois.
Depuis l’entrée en vigueur de la Réglementation thermique 2012, la totalité des besoins de chauffage et d’eau chaude sanitaire ne peut pas être assurée uniquement par une chaudière. Les maisons doivent obligatoirement mixer leurs énergies avec un équipement qui fait appel à une énergie renouvelable.
Côté matériel, la réglementation thermique n’impose pas de solution technique particulière. Les chaudières gaz peuvent être couplées à des panneaux photovoltaïques, un chauffe-eau thermodynamique, un chauffe-eau solaire thermique. Vous pouvez également opter pour l’hybridation avec une pompe à chaleur. Tout est question de budget et de besoins.
Quelle chaudière choisir ?
En matière de chaudière, l’accent est mis sur la performance. Alors qu’une maison construite en 2005 consommait en moyenne 200 kWh/m2/an, ce seuil a été abaissé à 50 kWh/m2/an ! Pour arriver à ce niveau, l’isolation générale du bâti a été considérablement améliorée mais surtout le chauffage a fait un bond technologique. Résultat, une chaudière d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec un modèle des années 2000.
Pour répondre aux exigences de performances, seules les chaudières Très Hautes Performances énergétiques (THPE), appelées aussi chaudières à condensation, sont 100 % compatibles avec le texte réglementaire. Deux types de modèles sont envisageables.
La première, dite instantanée, est la moins chère (à partir de 3.000 €). Comme son nom l’indique, elle produit l’eau chaude sanitaire à chaque demande et se déclenche à chaque sollicitation. Il vous faudra veiller à choisir un équipement qui soit bien adapté à vos besoins, notamment en termes de puissance et de fonctionnalités.
Les modèles à accumulation chauffent l’eau puis la stockent dans un ballon en attendant son utilisation. Ils offrent un plus grand confort d’utilisation qu’une chaudière instantanée. Ce stockage peut être de 5 litres, voire plus. Grâce à cette réserve d’eau chaude, il n’est pas nécessaire d’attendre avant d’obtenir de l’eau à température souhaitée, ce qui permet de faire des économies d’eau. Par ailleurs la température de l’eau ne fluctue pas lorsque plusieurs tirages simultanés ont lieu, notamment quand la maison comporte plusieurs salles de bains. Enfin la chaudière étant moins sollicitée par des démarrages incessants, elle a une plus grande longévité qu’une chaudière instantanée. Son prix ? De 3.000 à 6.000 €.
Qu’est-ce que la condensation ?
Le principe de la chaudière à condensation est de récupérer les calories « perdues » dans les fumées de combustion. Contrairement aux chaudières standard qui n’exploitent pas les calories présentes dans les fumées et la vapeur d’eau issues de la combustion du gaz naturel, les chaudières à condensation en tirent profit. Les fumées de combustion sont refroidies (la condensation) jusqu’à rendre liquide la vapeur d’eau avant d’être rejetées dans l’atmosphère. Ce refroidissement permet de récupérer la « chaleur latente » encore contenue dans les fumées. On obtient ainsi environ 10 % de chaleur en plus et jusqu’à 30 % d’économies d’énergie par rapport à une chaudière standard.
Attention, la chaudière à condensation nécessite un conduit d’évacuation de fumée adapté. Il doit être en inox pour résister à l’effet corrosif des fumées et étanche. Autre solution technique : la ventouse. Composée de deux tubes, elle va à la fois évacuer les fumées par l’un des tubes, et alimenter la chaudière en air par l’autre tube. Ce dispositif peut être installé à l’horizontale avec une évacuation sur le mur ou à la verticale via la toiture. Les condensats, un liquide acide et polluant, seront évacués dans le réseau d’eaux usées de la maison.
Les trois points à vérifier
- 1 – Un bon dimensionnement. Si la chaudière doit aussi produire l’eau chaude sanitaire, sa puissance devra être adaptée aux besoins du foyer car ils sont constants tout au long de l’année alors que les besoins en chauffage sont faibles dans une maison neuve.
- 2 – Le bon rendement. Une chaudière à condensation possède un rendement de 102 à 108 %. Son installation permet de réaliser des économies de 15 à 20 % par rapport à une chaudière standard moderne tout en produisant moins de polluants et en rejetant moins de CO2 dans l’atmosphère.
- 3 – Penser à la modulation. Pour plus d’économies, la chaudière peut être « modulante ». Cela signifie qu’un générateur de 25 kW peut varier sa puissance de 2,5 à 25 kW, ce qui permet de mieux s’adapter aux besoins en chauffage ou en eau chaude sanitaire.
L’intelligence artificielle s’impose
Le cœur de l’installation, c’est le thermostat. Aujourd’hui les modèles connectés, intelligents et à commande vocale s’imposent progressivement. Ils ne présentent que des avantages. Ils fonctionnent de la même manière qu’un thermostat classique mais offrent beaucoup plus de fonctionnalités. Au fil du temps, ils vont s’adapter aux habitudes du foyer. Automatiquement, ils sont capables de détecter les heures d’absence et de présence, de réveil et de coucher. Ils créeront à cet effet un programme personnalisé qui prendra en considération les températures intérieures et extérieures.
Directement connectés à la box et avec une application spécifique, ils sont contrôlables depuis un smartphone. Géolocalisés en fonction du temps, mais également du nombre de personnes dans le foyer, les thermostats peuvent réguler la température pièce par pièce. On peut aussi les commander à la voix. De 150 à 600 €.
Les chaudières n’échappent pas à la connectivité. Le plus ? Lorsqu’un dysfonctionnement est détecté par l’autodiagnostic de la machine, le service de maintenance reçoit une alerte. Un SMS est également envoyé au client l’informant qu’une panne a été détectée. Un diagnostic de la panne à distance est alors effectué.
Si le problème est mineur, le client particulier peut intervenir lui-même sur sa chaudière. Comme remettre de l’eau dans le réseau de chauffage et faire remonter la pression. Si un déplacement de technicien est nécessaire, grâce au télédiagnostic, il interviendra chez le client rapidement avec directement avec la bonne pièce.
Une chaudière et un ballon thermodynamique
Associer la chaudière et un ballon thermodynamique est une option simple et peu chère. C’est aussi une alternative possible au solaire lorsque l’installation de capteurs n’est pas envisageable. Dans ce cas, la chaudière fonctionne quasiment en simple service en ne s’occupant que du chauffage.
Le ballon thermodynamique de trois cents litres associé fournit toute l’eau chaude sanitaire nécessaire. Le ballon sera installé dans une pièce annexe comme un cellier ou le garage où il captera les calories présentes dans l’air ambiant. Attention la température s’abaissera de quelques degrés. Une résistance électrique de 1,5 à 3 kW est systématiquement prévue pour forcer la production d’eau chaude lorsque la demande est trop importante. Cette combinaison éprouvée simple à mettre en œuvre ne nécessite pas d’intervention sur la toiture. Donc pas de problème d’étanchéité et de responsabilité entre le couvreur et le chauffagiste. De 4.000 à 6.000 €.
Chaudière et panneaux photovoltaïques
L’association d’une chaudière gaz avec des panneaux photovoltaïques est aujourd’hui la combinaison le plus fréquente dans les maisons neuves. Dans cette configuration, la chaudière est double service : elle assure le chauffage et l’eau chaude sanitaire. Elle permet de répondre à moindres frais aux exigences réglementaires. Comptez entre 4.500 et 7.000 € selon la gamme de la chaudière et la taille des panneaux.
Mais en version minimale, la production d’électricité sera symbolique. Ne comptez pas couvrir vos besoins d’électricité avec 2 m² de panneaux photovoltaïques. L’électricité produite par les panneaux photovoltaïques sera le plus souvent consommée par les appareils électriques de la maison. On peut aller plus loin dans la production électrique en augmentant la surface des panneaux. Dans ce cas, on peut opter pour une autoconsommation plus importante ou revendre ses kilowatts à EDF. Au choix.
Des panneaux solaires pour l’eau chaude sanitaire
Autre solution envisageable, coupler sa chaudière avec des panneaux solaires thermiques pour produire presque l’intégralité de l’eau chaude sanitaire et le chauffage. Dans ce cas, la chaudière se charge du chauffage. La facture d’eau chaude sanitaire peut diminuer jusqu’à 75 %. Un fluide caloporteur placé sous les panneaux chauffe grâce au rayonnement solaire. Ce fluide chaud rejoint ensuite un ballon de stockage dans lequel il réchauffe l’eau chaude sanitaire.
Dans le cas d’un système solaire combiné, le ballon de stockage peut être à deux circuits : l’un pour l’eau chaude sanitaire et le second pour le chauffage. Pour une maison de moins de 130 m2 avec une salle de bains, mieux vaut opter pour une chaudière à condensation et un chauffe-eau solaire individuel optimisé. 2 à 3 m² de panneaux suffisent. Il vous en coûtera entre 5.000 et 7.500 € TTC. Pour une maison de plus de 130 m², ou avec plusieurs salles de bains, optez pour une chaudière à condensation et un chauffe-eau solaire individuel classique. Dans ce cas, la surface de panneaux nécessaire est plus importante. De 4 à 6 m². Le budget nécessaire est compris entre 7.500 et 11.000 € panneaux et chaudière compris.
Les deux meilleures technologies associées
En couplant une chaudière à condensation et une pompe à chaleur (Pac) électrique air-eau, on associe les deux meilleures technologies du moment. C’est aujourd’hui la solution la plus performante avec 10 à 20 % d’économies d’énergie supplémentaires par rapport à une chaudière à condensation ou à une pompe à chaleur électrique seule, et jusqu’à 40 % d’économies d’énergie par rapport à une ancienne chaudière. Grâce à un système de régulation intelligent, les deux éléments séparés sont quasi symbiotiques.
Selon les conditions météorologiques, le système de régulation intelligent de la chaudière sollicite l’équipement ayant le meilleur rendement et consommant le moins d’énergie. Lorsque la température est douce, la Pac assure le chauffage. Si les températures baissent, la chaudière prend le relais. Un mode climatisation est même envisageable sur certains modèles. Cette solution est possible partout en France. Il n’y a pas de question d’orientation de la maison ou de zone climatique. Cette installation est la plus chère. Suivant la marque et le modèle, les prix varient en moyenne entre 7.000 et 12.000 €.
Gaz et bois font bon ménage
Et pourquoi pas associer le gaz et le bois ? La chaudière et le poêle à bois bûches sont complémentaires. La chaudière assure l’essentiel du chauffage et la totalité de l’eau chaude sanitaire. L’appoint est fourni par le poêle à bûches. C’est l’une des solutions les plus compétitives pour respecter la RT 2012. De l’autre côté, le poêle (obligatoirement étanche) couvre l’appoint de chauffage en complément. Il sera installé dans le séjour et pourra chauffer tout le rez-de-chaussée de la maison.
Une puissance de 4 à 6 kW permet de répondre à l’exigence de recours à une énergie renouvelable à hauteur de 5 kWhep/m2.an. Attention, cette solution impose deux conduits de fumée distincts : l’un pour la chaudière, l’autre pour le poêle. Cela induit un surcoût d’environ 700 € pour une maison de plain-pied et d’environ 2.000 € pour une maison à étage. Comptez entre 4.500 et 7.000 € selon les gammes choisies.
Entretien obligatoire
La chaudière gaz doit être obligatoirement entretenue par un professionnel tous les ans. Cet entretien annuel varie de 80 à 150 €. Il permet entre autres de maintenir le haut niveau de performance au fil des années. Il est également prévu, dans un délai de deux ans environ, de rendre obligatoire une visite annuelle pour les pompes à chaleur pour un coût sensiblement équivalent. Le conduit du pôle devra lui aussi être ramoné deux fois par an, une première fois avant la période de chauffe et une seconde fois après. Comptez 100 € de plus.